al-âdah

      

Le Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes (C.M.A.M) conserve dans ses locaux au Palais Ennejma Ezzahra un fonds d’archives extrêmement précieux ayant trait à l’héritage musical arabe et tunisien en particulier, toutes expressions et tous genres confondus : classique, populaire profane, confrérique, etc.

Ce fonds à été pour l’essentiel constitué par le baron Rodolphe d’Erlanger, dans le sillage des travaux de recherche qu’il a conçu et dirigés, sa vie durant, et qui se sont prolongés après à sa disparition au début des années trente. Afin de réaliser son projet, qui avait abouti à la publication de son fameux ouvrage en six tonnes : La Musique Arabe, le baron s’est entouré d’une pléiade de grandes figures de la culture et de la musique arabe et tunisienne.

Il va sans dire que la responsabilité de conserver, d’établir et de publier ces documents importants et uniques en majeure partie, échoit au Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes qui a commencé, entre 2003 et 2008, une opération d’inventaire, de catalogage et de numérisation d’une partie de ces documents, puis a repris ce travail au début de 2012 d’une manière plus systématique , avec comme objectif final, de venir à bout de la totalité du fonds conservé au palais Ennejma Ezzahra. En manière d’inventaire, d’indexation, de catalogage et de numérisation.

Le Centre – qui a confié cette mission à une équipe de chercheurs spécialisés en musique et musicologie, au terme de cette opération qui a touché jusqu’ici près de 80 boîtes d’archives sur une totale de 165 boîtes, de mettre la totalité de ce fonds à la disposition des chercheurs, qui ne manqueront pas d’y trouver les clés d’une nouvelle approche de la scène musicale en Tunisie au début de XXe siècle.

Parallèlement à ce travail, le Centre a décidé d’entamer la publication d’une sélection de ces documents dans le cadre d’une série intitulée « Archives du Baron d’Erlanger ». Le coup de démarrage se fera avec un document manuscrit ayant à l’une des expressions de l’héritage musical soufi (confrérique) en Tunisie connu sous le vocable de « al-âdah ach-Châdhuliya ».

Si ce document porte sur sa couverture la mention « rapporté et transcrit par Cheikh Ahmad al-Wâfî ». maître incontesté des traditions musicales profanes et sacrées en Tunisie, l’analyse minutieuse du documents, surtout au niveau de l’écriture, nous incite à comprendre le terme « transcrit » (en araberas’m) plutôt dans le sens de « transcrit en note musicale » ; et à attribuer la réalisation de ce document a Salah Rafrafî ; Ce dernier, qui a largement contribué aux travaux de recherche dirigés par le Baron d’Erlanger sur la musique arabe, l’aurait copié sur un manuscrit plus ancien de la main de cheikh Ahmad al-Wâfî, qui remonte à 1917, et dont nous avons retrouvé une bonne partie dans les archives du Baron d’Erlanger.

La publication de ce manuscrit prendra la forme d’un opuscule bilingue comprenant le facsimilé de ce document historique inédit (paroles et partition musicale) précédé, dans sa partie en langue française d’un document portant sur cette expression musicale produit par Mannoubi Snoussi, secrétaire particulier du Baron d’Erlanger, dans le cadre d’une série d’émission radiophoniques intitulée à la Musique Tunisienne remontant au début des années soixante, et dans sa partie arabe, par une étude du chercheur Hichem Ben Amor qui met le document dans son contexte historique et scientifique. Enfin un cd présentant un enregistrement audio, effectué en studio, de l’exécution du contenu musical du manuscrit, que le Centre a confiée à l’ensemble « Michket » dirigé par Slim Baccouche, et qui sera présenté su r la scène du Palais Ennejma Ezzahr a au début du mois de juin 2013, dans le cadre de la commémoration des vingt ans du C.M.A.M.

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